de Brassempouy me
semble idéale pour illustrer
cet article...
"Une femme ne doit pas dépendre de la protection d'un homme, mais doit apprendre à se protéger elle même." Suzanne Anthony
De nos jours, dans le microcosme des arts martiaux et de la sécurité personnelle, nous assistons à une surenchère de la self défense destinée aux femmes.
Alors que certains n'hésitent pas à proclamer haut et fort détenir la vérité universelle en matière de self défense féminine, d'autres proposent des cours "adaptés" comme si le fait d'être une femme devait constituer une contrainte voire un désavantage en matière de défense personnelle.
J'ai toujours trouvé cela assez drôle et discriminatoire, je ne vous le cache pas...Les femmes, nos soeurs sont-elles aussi démunies qu'on voudrait nous le laisser supposer ? Qu'en est-il en réalité ?
Les femmes victimes d'agression ou de crimes (viols, tentatives d'homicides...) ne sont pas plus disposées que les hommes victimes de méfaits similaires, à se réfugier dans une pratique compulsive & frénétique de l'art du combat. Bien au contraire, que l'on soit homme ou femme, le fait d'être une victime potentielle, ou "consommée" n'est pas une question de sexe, mais plutôt de circonstances, de gènes & de personnalité. En projetant une certaine forme de caractère, on peut éviter le conflit, faire douter ou hésiter d'éventuels agresseurs. Et les femmes ont également la part belle dans cette capacité.
Et la pratique me direz vous, comment s'envisage t'elle en tant que femme, seule et si fragile, hum... En pratiquant on décortique les mécanismes de l'art de se défendre, on se construit un panel de réactions, d'attitudes et de drills dont on s'imprègne en fonction de ses propres capacités.
Mais soyons sûr d'une chose, le quota de femmes adeptes de self défense dans sa globalité, est inversement proportionnel à celui des victimes d'agressions.
Les spécificités liées aux caractéristiques physiques (ne dit-on pas le sexe faible ?), et à la sensibilité à proprement dite féminine ne sont pas des critères suffisamment objectifs pour établir une forme d'enseignement uniquement orientée vers le coté féminin (yin) de la force...
De plus comment entrevoir toute forme d'efficacité & de réalisme si ces femmes sont regroupées entre elles pour apprendre la défense personnelle. La tendance contemporaine prouve que les violences entre bande de filles rivales sont en augmentation, mais la triste réalité du terrain démontre malheureusement que lorsqu'une femme doit succomber sous des coups et des blessures, l'auteur est très souvent un homme voire même un proche ou très proche...
Il est illusoire de limiter nos femmes à des enseignements ainsi trop dogmatiques qui revendiquent une légitimité pédagogique sans entrevoir la pleine mesure du potentiel intrinsèque de chacune. On apprend en expérimentant, en comprenant et en s'exposant, dans la sueur, le rire, le sang parfois (accidentellement), et la bonne humeur. Un enseignement juste s'adapte à LA pratiquante, l'inverse procure des résultats très improbables en revanche.
Une véritable campagne de sensibilisation aux violences domestiques, sociétales & urbaines doit se concevoir entre femmes & hommes. Et pour bien apprendre à réagir et apprendre à gérer les risques de violences émanant d'autrui, les femmes doivent aussi impérativement s'entraîner, se préparer et analyser l'adversité sous un angle d'ouverture...sans se retrancher derrière leur condition de femme. C'est en absorbant la difficulté qu'on parvient à s'en affranchir.
Autre considération... Il arrive souvent au début d'un cours ou d'un training en défense personnelle, qu'une femme prétende "Oh la la, face à ce type, je n'ai aucune chance, je ne suis pas assez forte, je ne sais pas frapper, je suis trop faible, je ne sais pas quoi faire, etc..." Et bien non. Si vous vous comportez comme une victime ne soyez pas surprise d'être traitée telle qu'elle. Mais si vous parvenez à donnez à la lutte un semblant de hardiesse, de spontanéité et de détermination de ne pas subir, il ne manquera que quelques ingrédients de préparation & d'astuce pour faire de vous une personne aguerrie, ou tout du moins susceptible de discernement et de résistance. Malheureusement il est de ces prédateurs organisés ou en meute dont il n''est pas souhaitable de croiser le chemin, et c'est encore une meilleure raison pour ne pas baisser les bras et faire preuve de persévérance.
Face à un homme, vous avez vos chances, tout autant qu'un homme face à un homme (sans évoquer les cas ou certains hommes doivent aussi faire face à des violences féminines...). Il suffit de le vouloir et de développer quelques automatismes tout en augmentant votre potentiel de réponse. Des possibilités existent de vous préserver, ne les sous-estimez pas.
L'espace que nous avons entre nos deux oreilles est de la même nature, que nous soyons homme ou femme, et doit nous inciter à orienter nos choix et à développer des qualités, favoriser des prises de consciences et agir sans devoir subir.
Cela faisait quelques temps que cet articles était en gestation, sans doute à force d'observer de ci de là un peu trop de dérives et d'artefacts rencontrés dans le curieux monde de la self défense...et pas forcément féminine !
La dame de Brassempouy, pour en savoir plus sur l'extrême finesse de cette découverte.
Joyeux Noël à toutes & à tous !