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jeudi 10 février 2011

L'interview vérité du crotale chez D.M.F.



Le fameux "DMF" ou David Manise Forum, aire de discussion axée sur la survie sous toutes ses formes et bien plus encore, m'a récemment fait l'amitié de m'interviewer, à travers toute une série de questions plus pertinentes les unes que les autres et pour lesquelles il ne me fut pas toujours aisé de répondre sans détours ni ambages... tout en m'efforçant d'apporter ma modeste pierre à l'édifice.

Et à cette occasion je tiens à remercier tout l'équipe de modération du forum, la disponibilité et le talent d'Eric Lemaire aka Rico qui sait conduire comme peu savent le faire une interview digne de ce nom, ainsi que le big boss des lieux sans lequel beaucoup de choses ne seraient pas,David Manise !


INTERVIEW DE FRED BOUAMMACHE

Rico : Salut mon Fredo, pourrais-tu te présenter en quelques mots pour les lecteurs qui ne te connaissent pas encore ?

Fred Bouammache : Sur terre depuis 38 ans, passionné d’étude et de recherche dans les arts de combat, les livres et l’écriture, les Traditions & les civilisations anciennes, le spectacle de la nature. En quelques mots, j’aime m’étonner de la vie et lui donner un sens !!

Actuellement et ce depuis 14 ans, j’exerce la profession de policier. Après de nombreuses années dédiées à des missions axées sur la lutte anti-criminalité et les interventions en flagrant-délit, je me suis orienté et spécialisé dans le très prenant domaine de la police judiciaire.

Fervent adepte de l’esprit pionnier des arts martiaux (chercher – apprendre – comprendre - développer), j’aime me perfectionner et apprendre au contact de gens authentiques, puis partager et transmettre.


R : Quel genre d’enfant/ado étais-tu ?

F.B. : Mon enfance s’est déroulée en banlieue parisienne, j’ai eu la chance de bénéficier d’une éducation libérale prônant des valeurs et une certaine ouverture d’esprit. Je me réfugiais dans les livres dès que je le pouvais, la lecture a toujours été un îlot de sérénité, un moment privilégié dans ma vie, et ce dès ma plus tendre jeunesse. Beaucoup de choses intéressantes se véhiculent à travers les livres et les auteurs, même dans les ouvrages consacrés à la jeunesse.

En y repensant, j’étais un gamin assez turbulent, un peu difficile à suivre. J’adorais lire des BD franco-belge, des comics, des BD emblématiques de l’époque, puis des romans et classiques de jeunesse. Je m’exprimais physiquement de façon sporadique, à travers des activités plutôt désordonnées telles que la natation, le vélo Bmx, le street basket… Mais mon premier sport dit de contact fut le rugby… D’ailleurs, à ce titre, je continue à prétendre qu’un bon rugbyman présente des qualités pugilistiques qui feraient pâlir d’effroi pas mal de pratiquants d’arts martiaux ou de sport de combat confirmés. De plus, le rugby renferme des valeurs que je prône : une cohésion, une fraternité, du respect.


R : Et en dehors des terrains de sport, il faisait quoi le petit Fredo ?

F.B. : J’ai grandi entre deux grands ensembles que l’on appelait affectueusement « cités » et qui regorgeaient de camarades de jeu et de distractions. Il y avait parfois des « frictions », en y repensant, cela fait froid dans le dos, il fallait s’imposer, et mes premiers échanges virils s’effectuèrent dans la rue et au collège, m’opposant à des rackets ou autres violences gratuites… Il fallait s’imposer et ne pas subir.
Cela n’a pas été facile, mais tu le sais bien, la non-violence est parfois la meilleure façon d’accepter la violence d’autrui.

Enfant, je ne présentais pas de dispositions particulières pour les activités physiques, tout s’est décanté au sortir de l’adolescence.

Et c’est en effet au lycée, à un moment où je me trouvais en désaccord avec les cursus scolaires qui se présentaient devant moi, que je me suis mis très sérieusement à m’entraîner, à la recherche non seulement d’un exutoire, mais aussi d’une hygiène et d’une discipline de vie. Ensuite je suis devenu un peu fou d’action, j’avais besoin d’apaiser mon hyperactivité. C’est à cette période que les arts martiaux sont devenus une passion naissante, je me suis mis à la course à pied, à la musculation, et je continuais la natation.


R : Quand as-tu commencé à pratiquer les arts martiaux et dans quel style as-tu débuté ?

F.B. : Ma pratique des arts martiaux a débuté avec le karaté wado-ryu, je devais avoir dans les 12 ou 13 quand j’ai lancé mes premiers mawashis. Mais je « bourrinais » trop, j’adorais le combat mais je n’étais pas ce qu’il convenait d’appeler un fin technicien. Et j’ai réellement commencé à m’impliquer dans le karaté lorsque j’avais 17 ans, je me suis dédié au wado des courants Mochizuki ,Othsuka, Shiomitsu, Fukazawa… sans négliger d’aller tester quelques autres styles rudes, okinawaïens notamment… L’idée d’un style de jujitsu qui tendait vers du karaté me séduisait beaucoup en wado. La fluidité du style, les principes d’esquive et de non opposition me contentaient. La wado ryu de la première heure comportait également des techniques de lames, stéréotypées, certes, mais ludiques.


R : Quels sont les maîtres qui t’ont marqué à l’époque ?

F.B. : Au-delà du style et de l’école, ce sont mes profs Jean & Denis Hénaff qui m’ont donné l’envie, à un moment où j’en ressentais sûrement le plus le besoin. Ces deux frangins avaient leur franc parlé et se complétaient à merveille pour dispenser un enseignement très sérieux et inoculer à leurs élèves les valeurs saines de l’esprit du combat. Aujourd’hui ils restent gravés dans ma mémoire car mon expérience « Budo » découle directement de la leur.
De multiples rencontres passionnantes avec des maîtres japonais de différents courants, à travers des stages ou des sessions, furent source de progression et de perfectionnement.
Le karaté fut donc mon premier amour martial
… mais j’eus aussi quelques maitresses.


R : Comment et pourquoi t’es-tu dirigé vers des styles plus orientés « rue » ?

F.B. : La rue est un vaste domaine d’expérimentation. Quand tu grandis en banlieue parisienne, tu apprends à aimer le bitume et à vivre et évoluer dans l’immense terrain de jeu qu’est la rue.
À la recherche d’efficacité, ponctuellement tu dois t’imposer et faire face à l’adversité, tu as besoin à un certain moment de savoir si l’art martial que tu pratiques confortablement en salle ou en club, est réellement transposable à des situations de stress et d’engagement dans la rue.
Le vrai combat, c’est la liberté totale d’action et d’expression, avec une notion du contrôle et de discernement qui te permet le cas échéant de préserver ton adversaire, ou tout du moins de le faire durer…


R : Selon toi, qu’est-ce qui fait (ou devrait faire) la particularité des styles qui visent l’efficacité en combat réel ?

F.B. : Les styles orientés sur le combat réel sont édulcorés, affinés, dépouillés du superflu. Et l’idée de devoir organiser spontanément sa défense dans la rue, demande au-delà du coup d’œil et du sang froid, une préparation préalable sans fioritures qui permet de reproduire dans l’action des schémas défensifs efficaces. On s’entraîne en situation, on prend en considération l’effet de surprise, la vision tunnel, la tenue vestimentaire, l’étude des armes, la pluralité d’adversaires et l’environnement immédiat.

Très tôt j’ai ressenti ce besoin de réalisme, d’efficacité dans l’action. Ensuite, je recherchais dans mes études martiales des applications transposables à la rue. Bref, à un moment il faut être déterminant dans sa pratique et comprendre les raisons qui nous motivent à nous entraîner. En l’occurrence, en karaté, j’avais ce qu’il me fallait grâce à des professeurs intelligents et ouverts, mais il me manquait ce petit quelque chose pour atteindre ce que je définirais comme le « sens du combat » et qui ne peut s’obtenir qu’en expérimentant la confrontation sans restrictions, aucune.


R : Concrètement, chez toi, en quoi cette voie diffère-t-elle de celle du pratiquant traditionnel ?

F.B. : Il fallait que je retrouve une spontanéité, que je prenne la complète mesure de ce qui se faisait de plus efficace. L’économie de mouvement, la rapidité d’enchaînement et la puissance de frappe ont de ce fait très tôt occupé le centre de mes préoccupations. La volonté de donner une signification à des arts qui émanaient du passé et qui furent « torréfiés » par plusieurs générations de combattants m’a séduit au fil du temps. Découvrir les origines et les racines de ces disciplines est devenu un leitmotiv.
Lorsque j’ai ensuite fait mes premiers pas dans la police nationale, j’ai rapidement distingué les bénéfices tant pour le corps que pour l’esprit de ces disciplines labellisées « pour la rue ».


R : Quelles sont les personnalités qui t’ont le plus influencé dans cette recherche d’efficacité en situation ?

F.B. : Je me suis donné les moyens de rencontrer les figures de proue les plus représentatives dans ce que je considérai d’efficace en arts martiaux et self défense. J’ai donc « gouté » à pas mal de styles réputés « réalistes », me laissant souvent un goût insipide ou amer… parfois inoubliable avec une envie d’y revenir.


R : On sent une pointe de déception dans cette phrase…

F.B. : Il faut dire les choses clairement, sans langue de bois. Il y a beaucoup de charlatans dans ce domaine, pas mal de profs qui ont le sens commercial trop exacerbé et puis quelques passionnés qui ne sont pas faciles à atteindre et qui œuvrent à leur façon loin des projecteurs et des pages de pub… Dans notre société actuelle, je plains le jeune pratiquant qui cherchera à suivre un enseignement sincère et authentique, le voyage sera long et semé d’embûches. Mais c’est au prix de ces efforts que l’on apprend aussi à distinguer le bon grain de l’ivraie, comme dans bien d’autres domaines.
On apprend en faillant dis le dicton !

Voici donc quelques noms parmi ceux qui m’influencèrent le plus dans ma quête martiale :

Parmi les premiers qui m’influencèrent, il y a eu mes défunts profs de karaté, Jean & Denis Hénaff, dont j’évoque le souvenir plus haut, ils avaient un sacré sens du « kimé » comme on dit en karaté, et aujourd’hui encore ils restent gravés dans ma mémoire car mon expérience « Budo » découle directement de la leur.

Henry Plée (1) eut une influence considérable sur mon orientation et mes recherches. Il fut le premier a aborder dans ses chroniques et dans ses deux ouvrages magistraux, des études et réflexions qui n’avaient jusqu’alors que rarement été abordées en arts martiaux sur le fonctionnement du cerveau, le rituel, la spiritualité, et la démystification. C’est le premier a avoir transcendé le côté simpliste et primaire du combat pour ouvrir une voie, des perspectives, un champs d’investigation que beaucoup suivent actuellement. Grande est ma gratitude vis-à-vis de cet homme remarquable.

Je citerais Eric Quequet (2) pour qui je tiens une grande affection et avec lequel j’ai repoussé les limites d’un entraînement total et complet. De plus c’est un ancien policier émérite qui a su, à un certain moment, abandonner judicieusement son activité pour se consacrer à sa passion des arts de combat en développant l’A.D.A.C. C’est un combattant et un pédagogue hors pair, de plus c’est un formidable entrepreneur qui a su intégrer dans son enseignement des normes et des outils dédiés à l’efficacité sous tous ses aspects.

J’ai également croisé à quelques reprises le chemin d’Angel Garcia (3) en Kajukenbo, un personnage surprenant qui « dégage » comme peu savent le faire. C’est le seul en Kaju qui véritablement m’impressionna, me laissant supposer que l’individu possède un background issu d’une pratique particulière et d’une rare intensité.

Kelly Mac Cann aka Jim Grover (4) eut également une influence considérable à travers ses travaux, et sa méthode de « combatives ». Un pur concentré d’efficacité ce type !

Michael Janich (5) dans la catégorie « drills à l’arme blanche » est intéressant à étudier également.

Fred Perrin (6), comme tu t’y attends, que je considère comme le grand spécialiste du combat au couteau dans l’hexagone et en Europe. Fred est terriblement habile et efficace dans le système qu’il enseigne. Sa connaissance du combat est encyclopédique, et pas seulement au couteau...

Philippe Perotti aka PP (7) la référence européenne en matière de tir de combat. C’est un homme de caractère au grand cœur qui prône une qualité d’enseignement pratique et codifiée, avec un sens inné pour la pédagogie. Il a su développer un système académique performant et reconnu. Et puis c’est un fieffé combattant toutes armes confondues également !

Serge Augier (8 ), un ami proche, passionné et passionnant dans l’âme, qui enseigne les arts martiaux chinois à l’ancienne comme personne. Il est bluffant d’efficacité, et extrêmement qualifié dans le précieux enseignement qu’il distille à ses élèves.

Et sans oublier les autres, ceux qui ne peuvent être nommés mais qui furent et sont encore de formidables partenaires d’entraînement et de redoutables combattants...


R : Puisque l’on vient de parler de lui, comment a débuté ta collaboration avec Fred Perrin ?

F.B. : Avec Fred, c’est une longue histoire…
Tout d’abord je le connaissais au travers de ses œuvres, de sa production et plus particulièrement de sa fameuse griffe dont je trouvais le concept absolument génial.
Quelques rares articles de magazines spécialisés permettaient également d’en apprendre davantage sur le personnage.
Ensuite je l’ai rencontré la première fois en 2001, lors d’un salon coutelier, le Sicac, qui se tenait sur le 15ème arrondissement de Paris. Nous avons rapidement sympathisé, et j’ai été agréablement surpris de découvrir qu’il enseignait son art au sein d’une structure…

Fred est un enseignant atypique, un véritable maître d’arme dans le sens étymologique du mot. Il possède une connaissance encyclopédique du combat sous toutes ses formes.
C’est très simple, actuellement je ne connais personne en Europe qui puisse prétendre à un tel niveau de maitrise à la fois dans sa spécialité du combat au couteau, dans celle des armes à feu, et du combat à mains nues.
Je l’ai suivi dans l’aventure et je me suis ensuite investi dans sa structure qu’il a porté à bout de bras pendant plus d’une décade : l’Académie du Couteau et de Défense en Situation que tu connais bien et que tu représentes avec Luc et Rod en Belgique.


R : C’est vrai qu’à cette époque, Fred et l’A.C.D.S. ont servi de « catalyseurs » à bon nombre de « Ronins » comme nous…

F.B. : Nous avons tous connu l’apogée de l’A.C.D.S. et sa montée en puissance. Dès que Fred prit la décision d’animer des stages de week-end, les réactions du public furent fulgurantes, Fred avait (et a toujours d’ailleurs), le discours et la méthode.

Nous nous entrainions avec Fred chaque semaine pendant une dizaine d’années, les yeux dans les yeux, en drills, renforcements et « fight ». C’est à Fred que je dois les origines de ma forme de combat au couteau actuelle.

Fred forge ses lames comme il s’entraîne, avec ferveur et passion, et nous avons passé pas mal de temps à pratiquer ensemble, chaque semaine pendant une dizaine d’années. Et c’était également fort instructif de le suivre jusque dans son atelier et de le voir et l’écouter forger. Il a un truc, vraiment, mais faut-il encore se donner les moyens de le découvrir. Le Grand Héron Cendré ne livre pas facilement son savoir, et souvent ce qu’il montre en public ne représente que le dessus de l’iceberg.

Après son départ de l’A.C.D.S. dans les circonstances que tu connais, j’ai fait partie de ceux qui l’ont encouragé à poursuivre ce qu’il savait faire, et à enseigner différemment sans effet de « masse », ce qu’il continue à faire aujourd’hui pour le plus grand plaisir de ses élèves et fidèles.


R : Je sais que tu t’intéresses aussi pas mal aux arts martiaux dits « internes », en plus de posséder une solide culture sur le budo. Tu n’as pas l’impression de faire le grand écart entre une pratique très pragmatique axée sur l’efficacité et des arts souvent considérés comme plus « ésotériques » ?

F.B. : L’interne est un monde fabuleux qui t’invite à te remettre en question, à progresser, à augmenter tes capacités et à t’ouvrir sur une dimension à la fois efficace et saine pour le corps et l’esprit.


R : Tu te rends compte que ce genre de discours est encore assez rare, voire même assez mal perçu dans les milieux de la self-défense pure et dure.

F.B. : Tu m’aurais parlé d’interne il y a encore 7 ou 8 ans, je me serais tapoté le menton en me disant que le jour où les mecs qui font de l’interne seront aussi efficaces que ceux qui s’entrainent intensivement de manière exotérique, régulière et intensive, les poules auront des dents… J’ai depuis changé d’avis, de façon irrévocable !!

Je trouvais cela un peu trop nébuleux, je n’étais sans doute pas prêt à entamer ce type de pratique, mais je n’avais pas, surtout, rencontré de professeurs crédibles.

Ma première rencontre véritable avec l’interne s’effectua à travers les ouvrages de Michel Chiambretto dont les textes lumineux firent l’effet d’une étincelle qui ne s’éteignit jamais.

Une pratique quotidienne très simple comme celle de la posture de l’arbre, pour les initiés, ouvre déjà le champ d’une dimension hors norme pour qui sait s’y investir et s’y tenir.

Ce qu’il faut avoir à l’esprit c’est que l’interne fait travailler les qualités essentielles et inhérentes au combat, à base de principes énergétiques mais pas uniquement...
L’interne est un formidable complément, une voie de réalisation et de progression.

Ensuite, j’ai rencontré et échangé avec quelques pratiquants, élèves et professeurs.
Et devant mon insistance et ma persévérance, l’un de mes amis m’a fait rencontrer Serge Augier. Et là ce fut la révélation, mais je n’en dit pas plus, c’est une expérience qui ne se partage pas, mais qui se vit… de l’intérieur !!


R : Quand et comment t’es venue l’idée de te lancer dans la rédaction de Protegor ?

F.B. : Depuis de nombreuses années je remplissais mes carnets de notes, textes et réflexions contemplatives, analytiques et descriptives sur les arts de combat, mais également sur d’autres domaines un peu plus philosophiques, anecdotiques ou poétiques. J’ai toujours aimé la transcendance des mots et des phrases et je suis sensible à la beauté d’un texte.
Une lecture est un instant de recueillement intense et salutaire, l’apprentissage passe par cette voie…


R : Et comment passe-t-on de la prise de notes personnelles à la rédaction d’un bouquin complet ?

F.B. : L’écriture est un besoin ressenti. On écrit d’abord pour soi et ensuite pour les autres, et vice versa. Il est essentiel de partager, d’aborder des notions, des thèmes de réflexion qui trouveront un certain écho et qui pourront peut être toucher une personne de ci de là, mais sans aucune prétention. Le but n’est pas de séduire par besoin d’accomplissement et de réalisation, mais de tenter de rendre ou de partager une partie de ce que l’on a reçu...

Écrire un livre sur la self défense utile, la protection personnelle, était donc en gestation depuis pas mal de temps...
Lors d’un stage organisé avec Fred Perrin et l’A.C.D.S., l’un des élèves stagiaires présent me fit également part de son intention de réaliser une sorte de Who’s who et de rubrique comparative de la self défense et de la sécurité personnelle, par disciplines et enseignants. Cet élève suivait mes interventions sur la toile et les forums spécialisés depuis quelques temps. Après quelques contacts, il devint mon coauteur pour l’élaboration du livre Protegor. Mais pour être tout à fait clair, je dois préciser que depuis nos chemins se sont séparés.


R : Écrire est une chose, mais il faut aussi trouver un éditeur prêt à prendre le risque de sortir un bouquin de ce genre.

F.B. : Il me parait important de préciser que la rédaction du livre Protegor s’est réalisée grâce à la confiance accordée par la maison d’édition Amphora. Son directeur, Renaud Dubois, a tout de suite cru en ce projet, en accordant sa confiance et proposant sa logistique éditoriale, cela ne s’oublie pas et me conforte dans le sens où je ne me suis pas adressé à cet éditeur par hasard !


R : Un des principaux intérêts de « Protegor » est, selon moi, son caractère « universaliste » en ce qu’il prend en compte la protection perso dans son ensemble, sans se limiter à une collection de techniques. Concrètement, comment aborde-t-on la rédaction d’une telle « somme » ?

F.B. : Le plus gros du travail fut d’établir un constat, de poser le problème puis d’évoquer des solutions, des astuces, des alternatives. Le but était de présenter des outils à la disposition du lecteur.
Je n’ai pas hésité à faire appel à de vieilles connaissances ni a de bons amis pour enrichir le propos du bouquin, à travers des interviews et des citations.
Personne ne détient la connaissance ultime en matière de sécurité personnelle, il fallait que plusieurs intervenants s’expriment dans leurs registres respectifs pour que l’ouvrage soit le plus exhaustif possible.
Les idées s’enchaînent assez facilement une fois que tu as la trame, le fil conducteur du projet. L’avantage de pratiquer et d’enseigner ces matières que sont la self et la sécu perso, au-delà du simple fait d’être quotidiennement plongé dans mon activité professionnelle de policier, me permettait d’avoir une bonne vision d’ensemble et de focaliser l’ouvrage sur des choses crédibles, reflétant une certaine vision de la réalité et permettant à tout un chacun de s’identifier et de se dire que cela pourrait peut être lui être utile.


R : Après l’expérience de Protegor, envisagerais-tu de te lancer à nouveau dans l’aventure complexe d’une écriture à quatre mains ?

F.B. : Good heavens !! En toute évidence, ma réponse sera négative…
L’écriture est une expérience trop personnelle pour qu’elle puisse être amalgamée à des considérations extérieures ou des désidératas fantasques ou encore à une sensibilité différente. L’idée de complémentarité qui peut séduire au départ, peut rapidement virer au cauchemar dès que les intérêts divergent. Et je n’évoque même pas le fait d’une réussite commerciale…

Mais c’est une aventure merveilleuse que d’écrire et d’être publié, même si l’on ne se lance pas dans ce type de projet complètement par hasard, l’expérience s’affine au fil des rencontres. L’intérêt dans ce livre était aussi de faire contribuer des intervenants qui possèdent légitimité et consistance, afin d’accroître la qualité rédactionnelle et de présenter une vision exhaustive du sujet.


R : As-tu été surpris (en bien comme en mal) par l’accueil du public ?

F.B. : Lorsque tu t’investis dans un travail d’écriture passionnant, tu es toujours un peu attentiste de l’accueil réservé par le lectorat.
Et je dois dire que j’ai été agréablement surpris par les réactions des lecteurs, qu’il s’agisse de proches, de néophytes, d’aventuriers, de citadins, d’hommes & femmes d’action, de sportifs, d’étudiants et d’enseignants, de jeunes et beaucoup moins jeunes chercheurs.
De plus, la sortie de l’ouvrage fut saluée par des grandes figures des arts martiaux, des professionnels aguerris, qui ne manquèrent pas de valider tous ces efforts couchés sur le papier. Ce fut une belle récompense.

Mais ce que j’apprécie le plus, ce sont les gens qui me contactent régulièrement ou qui viennent me voir pour me dire que le livre leur a été utile, que ce soit pour la préparation d’un kit de secours, des suggestions d’entraînement ou bien pour avoir mis en pratique des conseils dispensés au fil des pages.


R : Bizarrement depuis la sortie de ton livre, certains concepts, qui n’étaient utilisés que dans des cercles très restreints, semblent avoir trouvé une seconde jeunesse ou du moins un écho plus profond…

F.B. : En effet, ce qui m’a également surpris c’est que d’autres instructeurs, qui ont parfois un vaste pignon sur rue, s’approprient personnellement une partie de mes travaux pour vanter les mérites de leurs styles et les rendre plus « attractifs ». C’est en effet une belle forme de reconnaissance.


R : Quelles ont été les réactions dans ton milieu professionnel suite à la sortie du livre ?

F.B. : Favorables, enthousiastes pour la plupart de ceux qui « savaient » ou qui découvrirent l’ouvrage en magasin. Certains furent surpris sans aucun doute. D’autres restèrent indifférents et ne se sentaient pas concernés par ce type de considération liées à la sécurité personnelle.
Ceux qui apprécièrent le plus exerçaient des activités liées à l’intervention et à la tactique, ou bien s’intéressaient de près au sujet par goût et hobby.
Mais nul n’est prophète en son pays !!


R : À ce sujet, dirais-tu que ta pratique martiale t’a amené des choses dans ton boulot, ou au contraire que c’est ton boulot qui a apporté à ta pratique martiale ?

F.B. : Oui dans les deux cas…

La pratique te permet de relativiser et d’être plus serein lorsqu’il fait « tempête ». L’avantage de bien se connaître soi même à travers une pratique régulière et affinée, facilite les interventions structurées dans le domaine professionnel, et d’être plus « posé » là où le hasard n’a pas sa place.
Un bon entraînement développe le sens de l’adaptation, et évite les réactions disproportionnées.

Mon activité professionnelle, en prise directe avec la réalité, oriente ma pratique, mon regard, ma vision d’ensemble, tout en restant les pieds bien ancrés sur terre.
En fait, c’est en quelque sorte un juste équilibre, et mon job a le mérite de faciliter les prises de conscience et de me faire toucher du doigt des faits de société assez marquants.

Mon job et ma pratique martiale sont assez complémentaires et m’éclairent alternativement sur la Nature humaine. Des expériences professionnelles influent sur ma manière de pratiquer et mon entraînement me fait aborder mon boulot avec davantage de sérénité.


R : Tu combines un boulot très prenant, ta pratique martiale, tes activités d’écrivain - entre autres via ton blog FRED BOUAMMACHE - SELF DÉFENSE & CO et les différents forums où tu postes, et une vie de famille. Ça ne dort jamais un Crotale(9) ?

F.B. : Un ancien me disait que plus on vieillit, moins on a besoin de sommeil… Il n’avait pas tord !
Plus sérieusement, c’est avant tout une question d’organisation, de motivation et de priorités.
Il faut parfois savoir faire des sacrifices, des concessions mais quoiqu’il advienne il est important de garder le cap, d’avancer, coûte que coûte et à son rythme, dans ses recherches, comme dans son existence…

Pour ce qui est du sommeil, je me suis penché sur les systèmes de récupération des navigateurs en solitaire. De plus, une fois que tu connais bien tes cycles de sommeil, tu récupères de façon optimale et plus rapidement, ce qui t’autorises de temps à autre quelques excès… Mais le grand secret c’est de faire du Tai Chi avant de se coucher !
Quand on a la chance d’être animé par un esprit de passion, on peut parvenir à faire le lien entre toutes les activités et les obligations qui nous incombent, en ayant parfois l’obligation de surmonter des bugs existentiels ou des heurts…


R : À travers toutes ces activités, il semblerait que la transmission soit une valeur centrale chez toi ?

F.B. : Quel serait l’intérêt de conserver pour soi ce qui nous vient des autres ?
La chaine de transmission ne doit pas être rompue, d’autant plus qu’en enseignant on expérimente, on enrichi son « vocabulaire ». En revanche je prône un enseignement qui s’adapte à l’individu, plutôt qu’un enseignement de type pyramidal ou de masse. Dans cet ordre d’idée je ne cautionne pas l’instructeur qui va hurler fort pour être entendu mais plutôt le pratiquant sincère qui va tendre l’oreille pour absorber ce qu’il entend.


R : Un enseignement de qualité est donc autant de la responsabilité de l’élève que du professeur ?

F.B. : L’assimilation d’un bon enseignement ne passe pas seulement par de la pédagogie, il faut que le professeur oriente l’élève en fonction de ses caractéristiques morales, physiques, et ses capacités intrinsèques. Le contraire ne favorise pas l’obtention de bons résultats…
Pour transmettre, il faut un réceptacle et Miyamoto Musashi disait à ce propos que lorsque le maître et l’élève se rencontraient, ils se complétaient tout comme le fil et l’aiguille pour ne faire qu’un. Rien n’est plus vrai !


R : À ce sujet, quels sont tes projets à court et moyen terme ?

F.B. : Tout d’abord, j’envisage prochainement de poursuivre mon travail d’écriture à travers un second ouvrage qui abordera des nouveaux thèmes liés à la protection des personnes et qui sera consacré à l’éloge d’une certaine forme de pensée dans l’action. Ce livre se singularisa par une approche unique consacrée à la gestion de certaines formes de violences et d’agression.

Féru de bande dessinée, j’ai dans l’idée de plancher un jour sur le scénario d’un album centré autour d’un personnage aventurier un peu spécial, et à travers lequel s’exprimeraient quelques idées en gestation… À voir…
Un bon roman un peu plus tard peut-être, une histoire de flic bien sûr, inspiré d’une réelle pratique du métier avec ses moments de vérité & ses désillusions…


R : À travers ton blog, tes interventions sur divers forums spécialisés et surtout avec la rédaction de Protegor, tu as poussé loin le travail sur le média « écrit », notamment avec un gros travail d’infographie, de nombreux schémas et illustrations, etc… Serais-tu tenté par les possibilités techniques qu’offre la vidéo ?

F.B. : L’information doit être véhiculée à tout prix pour peu qu’elle soit pertinente. Ce que je déteste, ce sont les infos fast-food, divulguées à la va-vite, peu consistantes, à peine vérifiées et destinées à privilégier l’aspect « sensationnaliste » sur la pertinence du propos. Certains opportunistes en mal de sensations surfent habilement sur le créneau de la self, de la sécu-perso, cultivant un effet de mode, une tendance… À l’heure où l’information est facilement accessible et se propage comme une trainée de poudre, la recherche de la connaissance véritable et de l’info pertinente nécessite une certaine dose de perspicacité. Un bon chercheur ne peut s’accommoder de ce qu’on lui donne, de ce qu’on lui sert sur un plateau. Bien au contraire, il doit nourrir des efforts pour déceler et déchiffrer les indices qui lui permettront de progresser, tout en considérant pour ce qu’ils sont les flots de news inconsistants et sans fondements. On ne s’abreuve pas à une source dont l’eau est déjà tarie…


R : Si je comprends bien, il faut rechercher ce qui est « caché derrière »… Autrement dit il y a plusieurs niveaux de lecture, c’est ça ?

F.B. : Dans l’ouvrage Protegor, je me suis en effet impliqué afin de faire passer des messages, de différentes façons et parfois à travers des clins d’oeils, des schémas, des citations ou des allusions. La conclusion que j’ai exprimée en fin de livre est assez évocatrice en ce sens.
L’idée était de travailler sur la prise de conscience, de prôner une attention de chaque instant, calme et constante favorisant l’émergence d’un état d’éveil.
Observer, être attentif face à son environnement, déceler les signes précurseurs d’un trouble ou d’une agression, envisager la confrontation, sa défense et sa préservation sont autant d’étapes qui requièrent différents vecteurs de diffusion : textes, images, illustrations.
Ce livre ne se lit pas forcément comme un livre, du début jusqu’à la fin, mais plutôt comme un guide qui sera consulté en fonction des besoins.


R : Tu n’as donc pas pensé Protegor comme un livre qui se lit forcément du début à la fin.

F.B. : Sa répartition tripartite : sécurité personnelle, self défense et survie urbaine, permet au lecteur de piocher des idées et astuces au gré de ses recherches. Le but était de délivrer un condensé d’informations et de connaissances pragmatiques, directement exploitables en conformité avec des retours d’expérience de terrain et des avis d’experts cités dans l’ouvrage.

Pour en revenir à la vidéo, ce serait une éventualité intéressante en tant que support, qui présente l’avantage de reproduire fidèlement une action non figée, un enchaînement, une attitude. En ce sens, j’aime visionner avec un œil critique les bons films policiers ou d’aventure qui regorgent de scènes d’actions tonitruantes, et m’exercer à déceler les aberrations, erreurs ou non-sens qui peuvent se distinguer. De bons réalisateurs devraient systématiquement faire appel à des gens qui connaissent bien leur sujet, dans un souci d’authenticité et de crédibilité.
Les grandes productions américaines, dans leurs films à succès ou leurs séries cultes, font régulièrement appel à ce que l’on appelle des « maîtres de l’ombre », qui vont en coulisses conseiller, corriger, chorégraphier et préparer les acteurs à « habiter » leur rôle avec force, conviction et réalisme.
Et cela confère une réelle valeur ajoutée au film dans son ensemble. Alors si ta question est de savoir si l’aventure audiovisuelle me tente, la réponse est affirmative dans l’idée de conseiller, orienter, crédibiliser... Néanmoins, je ne ressens pas la nécessité de réaliser un DVD didactique ou de présentation, ni de réaliser des vidéos de démos, d’autres savent le faire bien mieux que moi et ce que j’aime avant tout c’est l’écriture.


R : Dans le domaine de la self défense, pas mal d’auteurs étrangers (UK, USA…) rencontrent un certain succès dans les pays francophones, par contre l’inverse est rarement vrai. Selon toi quelle est la place actuelle des instructeurs francophones dans le monde de la self défense ? Penses-tu que cela puisse changer ?

F.B. : La self défense est universelle, sans frontières ni limites sauf celles que se fixent les instructeurs eux-mêmes.
En France, nous commençons à assister à l’émergence de professeurs sincères et motivés qui occupent le haut du pavé en terme de qualité de l’enseignement dispensé.
En revanche, d’autres enseignants se trouvent actuellement sclérosés dans leur pratique, et demeurent dans l’incapacité de se remettre en question par crainte, fainéantise et ignorance.
D’autres, relativement nombreux, connus et reconnus, ont monté un véritable bizness, et leur objectif à peine dissimulé est de s’enrichir, sans aucune considération pour leurs élèves.
Quand je constate que des mecs proposent des méthodes « miraculeuses » en quelques leçons pour survivre à une agression à l’arme blanche ou vendent des myriades de DVD dont l’achat est fortement conseillé pour progresser et décrocher un grade, je me gausse et m’indigne ! D’autres proposent un mix à la carte en piochant un peu partout ce qui semble être dans l’air du temps.


R : Il y a des gens qui risqueraient de se reconnaitre et d’être choqués par ce genre de discours.

F.B. : Le problème c’est que peu de gens sont prêts à exprimer cet état de fait qui est outrageant pour les cultures, les anciens et les traditions qui véhiculent depuis l’aube des temps quantité de savoir et de principes originaux et préservés. Il y a un manque de respect pour ceux qui ont transmis et ceux qui reçoivent. J’ai l’avantage de ne pas être tributaire de revenus générés par une activité martiale dont le but principal non avoué est l’enrichissement personnel, trahissant des idéaux. De plus dans ce milieu, tout le monde se connait et s’observe, et les constats sont parfois navrants... Tout comme toi, je ne pratique pas non plus la langue de bois et lorsque j’ai quelque chose à exprimer, je ne me gène vraiment pas, considérant même cela comme un devoir !


R : D’une certaine façon, on peut considérer que la self-défense, ou plutôt la façon d’envisager la sécurité personnelle, serait le reflet d’une culture, d’une société ?

F.B. : La self défense possède une identité propre, des racines en fonction de la zone géographique d’où elle émane. On n’apprend pas à se défendre de la même façon sur la bande de gaza, en Norvège ou au Mexique. Le climat, le régime politique, les contextes géostratégiques influent sur les hommes et leur façon de préparer leur survie.
Ce qui est intéressant d’étudier, ce sont les courants ethniques, anciens qui ont pu influencer tel type de pratique à tel endroit. La notion de culture tribale et de société est omniprésente en self défense. Que l’on soit guerrier Maori, indien natif d’Amérique ou apache dans les faubourgs parisiens, on n’aborde pas de la même façon la notion de survie, de combat et de sécurité. Il en est de même de nos jours, nos sociétés contemporaines souffrent de maux qui pouvaient sembler encore dérisoire il y a un siècle. Les profs de self défense contemporains doivent prendre ces paramètres en compte et adapter leur enseignement en fonction de l’évolution sociétale et des aptitudes de tout un chacun.

Apprendre à se défendre provient d’une prise de conscience avec la réalité, d’une nécessité, et d’une volonté de vivre harmonieusement dans le monde qui nous est offert.


R : Et pour en revenir à la question de la visibilité des instructeurs francophones à l’étranger…

F.B. : Les instructeurs francophones s’émancipent de plus en plus et occupent une place de choix dans le panorama mondial de la self défense. Tu prends quelqu’un comme Fred Perrin, il s’exporte très bien ! L’idée étant pour ces instructeurs de peaufiner leurs recherches autour d’une démarche globale, prônant bon sens, efficacité, réactivité et relativisme. Attention à l’effet papillon, quelques uns s’enferment dans leurs pratiques alors que le but serait davantage de s’ouvrir, de respirer, d’écouter… et de la boucler un peu plus !
D’autre part, on observe que nos instructeurs francophones améliorent leur formation initiale en abordant d’autres pratiques telles que le tir, la survie, le secours à la personne… Des pointures internationales de l’envergure de Kelly Mac Cann, Lee Morisson, Ryabko, Sam Chin ou Bas Rutten ont certainement beaucoup apporté à ce que nous définissons par self défense ou combat efficace. Mais les contextes sociaux et culturels ne sont pas identiques, la donne n’est pas la même en fonction du pays où l’on vit, et ce qui peut paraître incontournable et justifié chez eux, peut devenir inconcevable et répréhensible chez nous. Il est essentiel de prendre en compte ces aspects culturels. D’où l’intérêt de poursuivre sans relâche ses recherches et de multiplier les expériences, tout en développant un œil observateur sur sa propre pratique.

Pour bien enseigner, il faut continuer à apprendre, sans relâche !


R : Fredo, merci encore pour le temps que tu as bien voulu consacrer à cette interview. Je te souhaite le meilleur pour tes projets futurs et je me réjouis de te claquer le beignet lors d’une prochaine rencontre sur un tatami ;-)

F.B. : Tu es le bienvenu quand tu le souhaites ! Merci à toi pour cette interview introspective, et pour l’énergie que tu emploies à faire découvrir et partager ces sources de passions qui nous animent tant.



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(1) Henry Plée : pionnier des arts-martiaux en France et auteur de nombreux bouquins de référence : http://www.henryplee.com/

(2) Eric Quequet : fondateur de l’ADAC, ancien policier d’élite et instructeur réputé : http://www.adacfrance.com/

(3) Un article sur Angel Garcia paru sur le portail officiel du Kajukenbo en France : http://www.kajukenbo.fr/newversion/index.php?option=com_content&view=article&id=91&Itemid=94&d4dad6935f632ac35975e3001dc7bbe8=fed867b49c469ecfe2a5712d5c0f0c2b

(4) Kelly McCann : instructeur renommé, fondateur de la société Crucible, auteur de nombreux livres & DVD sur la self-protection :http://www.kellymccanncombatives.com/
Une interview de Kelly sur le site ACDSBelgium : http://www.acdsbelgium.org/interviews/kelly-mccann/

(5) Michael Janich : auteur et instructeur US, spécialiste du combat au couteau http://www.martialbladeconcepts.com/

(6) Fred Perrin : coutelier de renommée internationale, expert en combat rapproché et ex directeur technique de l’A.C.D.S. : http://www.couteau-fred-perrin.com/index.htm

(7) Philippe « P.P. » Perotti : spécialiste reconnu du tir de combat, est l’auteur de plusieurs manuels techniques parus chez N.D.S. Éditions (Neurone Défense Système). En plus de ses fonctions chez N.D.S. (http://www.nds-ch.org), « P.P. » est également l’actuel directeur technique de l’A.C.D.S.

(8 ) Serge Augier : le célèbre Urban Daoist http://www.sergeaugier.com/

(9) « Crotale » est le pseudo utilisé par Fred sur les différents forums où il officie.