La facilité déconcertante que certains ont à anticiper & appréhender une attaque à mains nues ou armée, devrait lever le voile sur une facette peu commune et rarement explorée dans le domaine des arts de combat.
Et nous évoquons l'art, car il ne peut en être autrement, on peut apprendre à combattre, mais on naît ou n'est pas guerrier. Cela se parfait mais cela ne s'improvise pas.
Le devenir à tous prix ou faire croire à des élèves que l'on peut leur permettre de réaliser ce type d'objectif n'est que pur mirage. Tout le monde n'est pas doué pour la peinture, la musique, les échecs ou la formule 1, il en est de même pour les arts du pugilat, avec ou sans armes.
Ensuite il y a plein de raisons pour lesquelles s'entraîner aux arts de combat peut s'avérer utile, positif, censé....Parfaire sa condition physique, se défouler, se divertir, accroître sa force & son endurance, expérimenter sa capacité à endiguer la violence (la sienne et celle d'autrui), goûter l'âpreté des échanges virils...
Dès que l'on tente de s'approcher d'un idéal, il y a risque de désillusion, d'embrigadement dans un système totalitaire (que j'aime nommer "faible pensée unique"), de dérapages voire de dangers pour l'équilibre de l'être.
Un proverbe soufi que je reprenais dans Protegor exprimait ceci :
"Sois un tigre si tu es prêt à affronter les problèmes du tigre."
La peur est une sonnette d'alarme qui peut développer des réactions (bonnes ou mauvaises), ou figer la personne. En ce cens la peur est saine, il faut apprendre à la côtoyer et à la respecter jusqu'à ne plus la voir (être focalisée sur elle) et faire unité avec elle pour agir de façon juste & précise. C'est une compagne qui s'apprivoise...mais qui n'évite pas les erreurs, parfois fatales, d'où l'intérêt de ne pas l'occulter et de composer le plus sereinement possible en sa présence.
Identifier ses propres peurs, les surmonter pour appréhender le bon sens et le discernement dans l'action devrait constituer l'apanage de toute formation axée sur la préservation de l'individu...
Et si un stage, un cours, n'affiche pas clairement à l'élève ses propres limites, tout en le confortant dans un cadre pédagogique confortable, sans heurts ni surprises, comment souhaitez vous que l'élève progresse ?
A mon idée, à l'issue d'un enseignement dédié à la sécurité de la personne, la première sensation ressentie devrait être celle d'une extrême fragilité, d'une confusion favorisant l'émergence de prises de consciences salvatrices et le début d'un tracé à suivre pour mieux agir et surpasser ses doutes.
On ne peut enseigner que ce que l'on est, que ce que l'on a vécu, ressenti, expérimenter. Les matières régulièrement abordées dans ces colonnes n'échappent pas à cette règle. Fiez vous à votre instinct pour vivre de façon épanouie et heureuse, ensuite apprenez à "survivre" si le coeur vous en dit.
Tout le monde ne peut pas s'abreuver à n'importe quelle source...dès lors que l'instructeur soit vraiment relié à une source non tarie.
A l'ère du net, rien de plus facile que de vous mystifier, que de créer un programme, une structure dédiée à un enseignement quelconque.
La peur favorise l'émergence de ce qui vous fait peur. A trop vivre dans le passé et à préparer ou à imaginer un avenir incertain, on en vient à ignorer le présent essentiel qui nous occupe... La peur est une étape de dépassement de soi, quoiqu'il advienne d'effrayant, réagissez !
Bonnes vacances à toutes & à tous, sans craintes ni remords !!