Cet article aurait pu s'intituler "A la recherche du temps perdu...", mais rien ne se perd si l'on prend l'expérience comme enseignement !
Après avoir exploré, parfois pendant de longues années, différents courants de méthodes de combat dites "externes", privilégiant des entraînements physiques et psychologiques "rudes", destinés à forger le corps et l'esprit, je nourrissais l'envie d'explorer des aspects plus énergétiques et éminemment pragmatiques, afin de compléter ma formation et de découvrir des horizons aux vastes étendues.
Dans un premier temps, au delà des clichés qu'un pratiquant d'art martiaux et de self défense peut se représenter des arts martiaux dits "internes", je tentais de me documenter sur les familles et enseignements distillés çà et là aux profanes. De lectures en échanges et d'échanges en rencontres, je finissais par découvrir un enseignant pour le moins vraiment génial, lequel devait me permettre de découvrir avec grand intérêt, une infime partie de son savoir. Ce type de rencontre est une véritable "chance" sur un parcours tel que le mien.
L'interne c'est quoi ? Une pratique ascétique et douce permettant de se détendre, de se relaxer et d'être en meilleure santé ?
Hum, pas seulement... L'ascétisme n'est pas de rigueur, seul la pratique prime, mais pas n'importe comment. Mieux vaut faire moins mais bien que trop mais de façon incorrecte.
Les ressources insoupçonnées de styles chinois tels que le Xin Gyi, le Ba Gua ou le Tai Chi, sont surprenantes. A la fois méthodes de combat efficaces et destinées à procurer au pratiquant une forme de corps et d'action , ces méthodes contiennent également une culture de l'énergie, de la fusion corps-esprit, de l'économie de mouvement, ou encore de l'affûtage de la perception et de l'intention !!
Comprendre pour mieux agir, découvrir ses propres ressources à travers un entraînement adapté, précis, ouvert et destiné à déverrouiller les barrières d'une culture physique & martiale trop prononcée, voilà ce que propose le travail des arts martiaux chinois. Prenez garde cependant à distinguer le bon grain de l'ivraie, car comme pour toute discipline martiale, le charlatanisme et le sensationnalisme sont des écueils à éviter !
Au début, mieux vaut tout abandonner, ne pas s'ancrer trop facilement dans ses pratiques passées, afin d'éviter d' utiliser ses acquis. Et là, à force de travail, de persévérance et de confiance, l'alchimie se produit. De sensations en réactions, une façon de faire qui a transcendé les âges surgit, s'assimile lentement, très lentement, pour venir rapidement submerger des conditionnements ou pratiques, certes utiles sur du court ou du moyen terme, mais certainement réduites et inappropriées sur du long terme. Une forme de pratique digne de ce nom devient alors accessible, mais cela seul le professeur pourra vous y conduire...ou vous éconduire...à ce titre il est dit qu'il est très difficile de trouver un bon professeur, mais si facile de le perdre !
Et sans tomber béatement dans un prosélytisme dénué de sagacité, le professeur doit être considéré avec respect et attention, et pas seulement en tant que gardien d'une tradition.
Lorsque j'observe mon professeur, que je l'écoute, mille pensées relatives à mes pratiques passées ressurgissent. Au début, telle explication ou technique me rappelait tel concept abordé (effleuré) ci et là. L'endurcissement, les applications et les sensations prennent alors une toute autre ampleur... A force de se taire on réalise que l'on apprend, que l'on assimile une essence, une voix, qui sait, si nécessaire, se révéler prodigieusement efficace.
Apprendre à détruire son prochain (même légitimement) n'a qu'une finalité réduite et malsaine. Apprendre à devenir meilleur pour soi et pour les autres, tout en sachant préserver sa vie et celle des autres, là est le mystère d'un art et d'une tradition !
A chacun(e) d'y trouver son intérêt !